La balle rebondissait lestement sur la pelouse toujours parfaitement entretenue de Mr & Mme Carson, il re-décollait posément mais sûrement dans l'air frais d'une matinée déjà bien entamée, et ré-atterissait dans les petits bras déjà bien musclée et ferme du petit Matthew. Sans réfléchir un seul instant, celui-ci tournait la tête vers son camarade, Tony Lengs, et lui envoyait adroitement la balle, de sorte qu'il la rattrape et marque un but. Les deux garçons se mettaient alors à courir de joie, secouant leur bras en l'air, et se mettaient à rire en coeur. Ce même petit jeu se répétait depuis maintenant une heure, et inlassablement les deux gamins répétaient chacun des gestes effectués méthodiquement sur le terrain de jeu par leur deux pères, afin de se convaincre que ce furent les meilleures passes du siècle. Ils avaient même tout prévu, chacun s'était habillés d'un short blanc, d'un tee-shirt vert assorti au chaussettes, et des baskets blanches. Ainsi, ils avaient l'entière satisfaction de leur ressembler complètement. De loin, les deux hommes les regardaient avec plaisir, leur deux tasses de café à la main, vêtements du dimanche de rigueur, il sirotaient tranquillement, tout en discutant longuement et avec passion, de l'avenir de leur rejeton mutuel. Tony se jeta avec une rapidité fulgurante sur le dos de son copain de jeu et le jeta au sol avec la même force. Ils partirent dans un combat acharné qui consistait en des guillis. Eh, ne vous moquez pas, c'est un sport de très haut niveau pour des gosses de 7 ans. Au même moment, honteusement, les deux pères se mettaient à parier sur lequel des deux bambins mettrait l'autre K.O.
- T'as vu comment il s'est jeté sur lui ? Nan, c'est mon Tony qui va gagner, il a une meilleure carrure, c'est évident. Lança Canon Lengs avec ironie.
- Tais-toi, il a tout dans les muscles mais rien dans l'crâne ce gosse ! Tu sais ce que ma sorti Matthew hier ? La formule de Zeppling ! Si tu me l'a trouve celle-là ! Il a de la réflexion mon fils, c'est avec la tête que l'on gagne un combat, pas un bras de sumo !
- Bah n'empêche que s'il lui faut autant de temps pour réfléchir que pour tirer, il va pas aller bien loin ton fiston. Rétorqua Canon, rieur.
- Une chose est sûr, c'est pas le poids de son cerveau qui va l'écraser, ton morveux ! Répliqua avec amusement Jim.
- Le tiens ne doit pas peser bien lourd non plus, actuellement pour dire des âneries pareilles... Renvoya avec délectation Bonnie Carson qui sortait tout juste sur la terrasse avec des rafraîchissements sur un plateau. Canon se marra pendant cinq minutes contre la réplique sanglante que venait de lâcher la femme de Jim, celle qui normalement aurait dû être dans son camps, mais elle tourna vers lui des yeux noirs, et lança une nouvelle remarque destinée cette fois-ci à lui clouer le bec. Si ton fils louche autant que toi, je suis pas sûr qu'il arrivera un jour à tirer droit...
Les deux hommes se turent et finirent leur café avant de prendre un croissant. Voilà, c'était leur relation ! Si l'une des deux femmes intervenaient dans leurs querelles amicales, ils redevenaient deux gamins à leur tour !