Va y avoir du sport ! (PV Ana-Maria)

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Encore une nuit où le sommeil se fait attendre chez Irina. Voilà maintenant deux ans qu'elle était entrée au sein de la résistance pour pouvoir rayer skynet de la planète et depuis, elle ne remarque que de légers changements. Ils avaient beau se battre ou sauver quelques survivants, cela n'allait jamais plus loin. L'ennemi était fort et nombreux. Il n'éprouvait aucune douleur que ce soit physique ou morale alors que cela pouvait être une plaie pour les êtres humains. Les sentiments, les émotions étaient des choses dont Irina aimerait bien se débarrasser. Peut être que si elle n'avait pas à subir leur assaut tous les jours, elle oublierait le passé et ses cauchemars cesseront. Malheureusement, il n'existait aucun bouton pour que cette partie d'elle s'arrête. Alors, la jeune femme préférait rester seul pour éviter de nouvelles cicatrices. Seulement, ce n'était pas suffisant. En mission, il y avait déjà eu des pertes et voir un de ses compagnons mourir n'était pas une chose agréable à regarder. Quand est-ce que tout cette guerre s'arrêtera -t-elle se demande -t-elle tous les soirs ? Au début, sa réponse avait été "un jour", pour finalement se transformer en "peut être jamais". Certes, ce n'était pas très optimiste de sa part, mais après tout ce qu'elle a pu voir depuis le début de cette guerre, elle pensait qu'il était normal de perdre un peu la foi.

Irina s'assit sur son lit et réfléchit sur ce qu'elle pouvait faire. La jeune femme n'était pas du genre à se tourner les pouces, il lui fallait vite une activité et quoi de plus utile que d'aller s'entraîner ? A cette heure-ci, la salle devait être libre et elle pourrait s'en donner à coeur joie. Elle se changea pour mettre un débardeur noir et un pantalon assorti. C'est muni de son mp3 qu'elle se dirige vers le sous-sol. Cette salle était sûrement le deuxième lieu de la base qu'elle fréquentait le plus. L'entraînement devait être quotidien pour ne pas perdre ses acquis et garder une certaine discipline. Irina trouvait ce temps bien utilisé et ça lui permettait de passer ses nerfs sur quelque chose et non sur ceux qui peuplaient cet endroit. Il ne manquerait plus qu'elle déclenche une bagarre. Déjà que les autres parlaient dans son dos d'une femme qu'elle était qu'en apparence. Irina ne cherchait même pas à se justifier, elle acceptait cette situation délicate. Quelques années auparavant, elle n'avait besoin que de sa soeur. Serena avait été sa meilleure amie, sa seule famille et rien que cette seule présence suffisait à la rassurer et envisager un avenir. Maintenant qu'elle n'était plus, tout avait changé. Plus le temps s'écoulait, plus l'avenir d'Irina s'assombrissait. Les seuls moments où l'aînée Luganov se sentait bien étaient sûrement lorsqu'elle se battait, car elle savait qu'au bout du compte tout ça servait à quelque chose. Elle n'était sûrement pas la seule à ressentir ce vide. D'autres membres de la résistance avaient perdu leur famille, c'était courant. Tous avaient vécu des choses plus ou moins horribles, mais ils continuaient à se battre. En les voyant agir ainsi, Irina se disait qu'il y avait un but à atteindre et que même si elle ne le voyait plus, il serait toujours. Ce n'est pas en abandonnant qu'on gagne une guerre et chaque guerre apporte son lot de perte. C'est ainsi et personne ne pouvait rien y changer.

La jeune femme longea les longs couloirs pour, finalement, atteindre la salle d'entraînement. Il y avait assez de place pour se défouler sans se faire mal grâce aux matelas disposés. Elle mit son mp3 en marche et commença à s'échauffer : les bras, les jambes, le dos, le cou. Rien ne fut laissé au hasard. Il était si facile de se faire mal et elle ne supporterait pas de devoir se reposer. Elle sortit de sa poche les bandes qu'elle se nouait autour des mains pour ne pas se blesser et décida de commencer par un passage par le punching ball. D'abord, doucement, puis de manière plus prononcée. Ce soir, ce vieux sac allait morfler !

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Ana-Maria aurait put être une Green Bear quelque part : elle avait tellement dormit ces derniers jours qu'on aurait put croire à une hibernation ! Il fallait dire que la jeune femme avait enchaîné les missions de nuits, dormant plus en journées, forçant ainsi son corps à s'habituer à de mauvaises horaires, se décalant par rapport à la norme. C'est pourquoi, aujourd'hui encore, elle avait dormit, son corps se fatiguant un peu trop à cause de ce maudit décalage ! Arriva ce qui devait arriver... La jeune femme ne ferma pas l'oeil une seule seconde cette nuit. Elle avait tourner, tourner, tourner, dans son lit. C'était retourner, encore et encore sans jamais trouver ni fatigue ni repos. Tout ce qu'elle sentait autour d'elle, c'était les draps contre sa peau, les rayons de lunes qui inondaient le dortoir, les respirations régulières des autres filles qui étaient à corps perdues plongées dans les bras de Morphée, son propre coeur qui battait tranquillement dans sa poitrine, les quelques aboiements de chiens sauvages autour de la base, et ce silence, parfois perturbé, mais toujours présent, pesant.

Finalement, la métisse en avait eut plus qu'assez, marre, vraiment lassée d'attendre un sommeil qui visiblement ne comptait pas se montrer. Elle savait déjà qu'elle allait le regretter, que son décalage corporel ne se remettrait pas comme ça, mais elle devait se lever. Tant pis ! Elle ne dormirait pas le lendemain pour mieux dormir la nuit qui suivrait. Donnant donnant. Pour l'heure, elle avait une petite idée derrière la tête. Se levant, elle attrapa furtivement un débardeur qu'elle enfila sur sa peau nue et un jogging par dessus son boxer. Veillant à ne réveiller aucune autres résidentes, et après avoir jeter un dernière coup d'oeil à Samantha et Abigaïl qui dormaient tranquillement, elle quitta la salle à pas de chat, sans un bruits.

Ana-Maria marcha longuement dans les couloirs, arpentant, sillonnant, bifurquant à ceux-ci en direction de la Salle d'entraînement. Elle l'ignorait, mais Irina s'y trouvait déjà, en compagnie de l'un de ses meilleur ami - probablement - son mp3. La métisse elle, n'en avait ni le besoin, ni l'envie. Lorsqu'elle s'entraînait, elle aimait entendre les bruits des coups qui s'abattent, des longs soupirs, du rythme régulier et intense, du sang qui bat à ses tympans... Il y avait le contact des bandes de protections sur ses phalanges, puis du cuir des sacs contre sa peau, de ses mèches rebelles qui s'éparpillaient dans sa nuque et dans lesquelles parfois, perlaient quelques gouttes de sueur. Elle aimait sentir ses sens en éveil, ses muscles tendus, tandis que sa force s'échappait en ondes dans tout son corps. C'était tout une ambiance qu'elle aimait savourer pleinement, complètement.

Lorsque la Red Tiger arriva enfin dans la Salle d'Entraînement, elle remarqua tout de suite qu'elle n'était pas vide. Une jolie rousse bataillait hardiment contre un punching ball, concentrée comme toujours. Ana-Maria sourit en remarquant sa pote des Snake : Irina. Elle posa son épaule contre la porte et l'observa quelques secondes jusqu'à ce qu'elle remarque sa présence, ce qui, grâce à son oeil affuté, ne tarderait certainement pas. La métisse s'avança alors, amicale et sympathique, comme toujours avec cette femme que beaucoup reniaient :

"Bonsoir Irina. Je vois que je ne suis pas la seule à pas avoir trouvé le sommeil. Un petit entraînement à deux, ça te dit ?"

Ana-Maria avait parlé de façon espacé entre chaque phrases et n'en avait pas dit plus. Elle savait que la Black Snake n'était pas du genre très bavard et elle ne voulait pas lui donner l'envie d'aller se recoucher tout de suite. Et puis, une petite présence, féminine qui plus est, autre que son mp3, lui ferait peut être du bien !

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Comme à son habitude, Irina ne faisait attention à personne parce que ça ne valait pas le coup. Seul l'entraînement comptait dans ces moments-là. D'autres pouvaient bien rentrer dans la salle d'entraînement, personne ne souhaiterait s'approcher trop près d'elle. Il est vrai qu'elle ait eu quelques petites altercations depuis son arrivée à la base, mais ceux qui avaient été blessés le méritaient. Bien que blessé soit un bien grand mot. Celui qui s'en est le plus mordu les doigts fut son premier "accident". Résultat un doigt cassé et une poche de glace bien placé... Ce que certains américains pouvaient être pénibles et fort bien mal élevé. La russe n'était pas là pour se faire des amis, mais pour faire son boulot et réussir les missions qu'on lui confiait. Pour le reste, elle n'était pas obligée de subir la présence des autres, même si ceux-ci pouvaient se révêler sympathiques. Elle comprenait que certains vaillent la peine d'être connu, excepté qu'elle ne le voulait pas. Entendre qu'un homme ne reviendra pas à la base est moins choquant que si c'était le meilleur ami d'un tel. Ainsi, elle retirait toute connotation affective à ceux qui vivaient autour d'elle.

Elle continuait de frapper au rythme de la musique, ne remarquant aucune présence. D'ailleurs, qui pourrait bien se rendre dans cette salle à cette heure de la nuit hormis elle ? C'est pourquoi l'aînée des Luganov aimait y aller à ces heures. Elle était sûre de n'y trouver personne et de ne pas être dérangée. Ceux qui rentraient de mission étaient bien trop fatigués pour venir s'entraîner et les autres préféraient venir aux heures les plus fréquentées pour trouver un compagnon. Ici, Irina était certaine d'y trouver son compagnon le punching ball. Lui au moins ne lui ferait pas défaut, il ne l'abandonnerait pas. Si elle avait été un peu plus à l'aise avec les sentiments et qu'elle n'avait pas peur du ridicule, elle aurait pu le serrer dans ses bras quelques instants. Mais là, nous n'aurions pas parlé de la même jeune femme. Au lieu de le serrer dans ses bras, elle préférait le battre, lui donnant des coups de poing et de temps en temps des coups de genoux. La jeune femme avait sa manière d'exprimer ses sentiments et ceux, qui étaient en elle, n'étaient pas ceux que l'on pourrait trouver chez une personne heureuse. La colère était la plus intense et la plus présente. La culpabilité, l'abattement et le dégoût d'elle-même faisait aussi partis de la fête. Elle aurait cr qu'au sein de cette organisation, elle aurait oublié ou tout du moins qu'ils se seraient atténués... Mais rien à faire, ils étaient aussi tenaces qu'elle et empiraient de temps à autre.

Alors qu'elle porta un énième coup sur son pote le punching ball, Irina s'arrêta de suite et tourna rapidement la tête en direction de la porte. Elle n'était plus seule... La jeune femme ne s'était pas attendue à recevoir de la visite et fut surprise de voir dans l'embrasure de la porte, Ana-Maria Lucarez, membre des Red Tiger. La jeune femme était sans doute la seule à ne pas la juger ou tout du moins à ne pas parler d'elle dans son dos. Rien que pour ça, elle avait du respect pour cette femme. C'était une preuve qu'il existait ici quelques personnes qui valent la peine d'être connue. Ana-Maria s'approcha d'Irina avec son sourire amical et lui proposa un entraînement. Pourquoi pas. La russe n'était pas du genre à refuser un entraînement et pouvait supporter la jeune femme. Elle apprendra peut-être à aimer ces rendez-vous dans la salle d'entraînement.

- "Ravie de te revoir", dit la jeune femme sans prendre la peine de sourire. "Cela ne me dérange pas... Après tes échauffements, montre-moi ce que tu sais faire."

Irina ne le montrait peut-être pas, mais elle faisait attention aux autres par de petits conseils. Ce n'était pas pour faire la chef ou avoir des airs de madame "je sais tout", c'était sa manière à elle d'être sympathique, même si un sourire n'aurait pas été de trop.

"Plaisir partagé. Je te remercie. Attends-moi quelques minutes et je serais prête."

"On y va quand tu veux."

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Le regard de la russe se porta sur la jeune femme, quelque peu amusée par la tournure que prenait la situation. Irina n'aurait jamais cru pouvoir être contente de voir la jeune Lucarez ici avec elle, prête à s'entraîner avec elle après ses échauffements. Bien qu'elle continua à frapper le sac, Irina n'était plus tellement dans ses exercices. Elle pensait à tout ça, à leur situation. Celle-ci était précaire puisque nous en étions à demander de l'aide aux femmes et à des hommes de plus en plus jeunes. Alors qu'il y a bien longtemps, la guerre était comme qui dirait réservée aux hommes, bien que ceci ne soit pas à prendre à la légère. Elle n'était pas en train de faire une crise de féminisme, loin de là, mais les hommes avaient réalisé que les femmes pouvaient être tout aussi utile sur les champs de bataille. Elle se souvenait d'avoir entendu une histoire qui se serait déroulée entre Ana-maria et Benjamin Strider. Lui qui était tellement fier de ses muscles et sûr de sa compétence avait sous estimé la jeune femme. Grave erreur... Désormais, il la voyait non plus comme une femme, mais comme un soldat. Ce revirement la fit doucement sourire parce que ça lui rappelait sa propre expérience. Ana-Maria et Irina était du même acabit.

La Red Tiger étira tous les membres de son corps pour éviter d'éventuels claquage. Elle prenait soin de n'oublier aucun muscle ce qui montrait son désir de servir pour la bonne cause. De toute évidence, elle avait hâte de sortir, qu'on lui confie une mission. Malheureusement, l'ennemie était trop près pour tenter une sortie. Le refuge était bouclé. Combien de temps faudrait-il encore attendre ? Nul ne le savait mais ils ne pouvaient qu'espérer que ce soit le plus tôt possible. Quand Ana-Maria eut fini de s'échauffer, celle-ci s'approcha de la russe. Les jeunes femmes ne s'étaient encore rien révélés sur leur vie passé. Etait-ce réellement nécessaire ? Après tout, ne disait-on pas que le passé était le passé ? Rien ne pourrait le modifier alors pourquoi en parler ? Pour nous faire souffrir ou tout simplement apporter un quelconque réconfort à l'autre ? Irina savait qu'elle n'était pas très douée dans ce domaine aussi elle préférait ne pas poser trop de question, craignant sûrement de peiner ceux qui prenait la peine de lui adresser la parole. Tout ça n'était vraiment pas logique. Alors qu'elle faisait tout pour fuir les autres, elle les blessait de par son attitude alors qu'elle détestait par dessus tout les peiner. Irina se dit qu'elle était sûrement plus atteinte qu'elle ne le pensait.

Ana-Maria se dirigea vers Irina et dit une phrase qui ne manqua pas de la faire doucement sourire. La russe était prête et n'attendait que ça depuis que la porto ricaine était entrée. La manière dont celle-ci la regardait était tout aussi interessante, à croire que ce qu'elles s'apprétaient à faire n'était qu'une séance de shopping entre fille. Seulement, ce n'était pas le moment de se laisser distraire. Irina remit en place son masque et ne pensa plus que stratégie. Ses poings se serrèrent afin de sentir cette force qui l'habitait alors que ses yeux mirent en place un barrage, comme si devant elle ce n'était plus Ana-Maria, mais un de ces robots qui apportaient le malheur.

- "Alors c'est parti."

La Luganov tourna un peu et s'approcha rapidement de la jeune femme pour lui décocher un direct du droit... Enfin direct du droit était un bien grand mot. Durant les séances d'entraînement, il fallait éviter de voiler la réalité, c'est ainsi que nous combattions au KGB les mains ouvertes lorsqu'elles se portaient sur l'adversaire. Le coup porté était bien sûr moins puissant mais celà était nécessaire pour ne pas blesser l'autre. Irina employait cette technique pour que la porto ricaine bloque son attaque afin de laisser son autre flanc sans protection. Ainsi, elle pourrait continuer en enchaînant un coup de genoux dans les côtés. Toutes ces techniques, elle les connaissait par coeur et les avait même utilisé dans l'obscurité. Cette période de sa vie, jamais elle ne pourrait l'oublier parce que c'est à ce moment là qu'elle a découvert son potentiel, qu'elle n'était pas qu'une simple femme qui devrait restée sagement à la maison pour faire à manger à son mari. La jeune femme avait tout fait pour ne pas à subir ça à tel point qu'elle avait enrolé sa propre soeur...

- "Il y a eu des changements par rapport aux positions de l'ennemi ?"

Elle avait décidé de rompre le silence pour poser une question anodine afin de ne pas passer leur temps à se battre. Alors qu'elle aurait tout fait pour garder le silence, celà était une première. La jeune femme essayerait-elle de s'ouvrir à ce qui deviendrait une éventuelle amitié ? Ce n'était pas gagné...

ressentait

"Oui, pas mal. Ils sont plus nombreux, se rapprochent de la base. Des rumeurs court que les temps sont de plus en plus dangereux et je pense que c'est vrai. On nous envoie de moins en moins en mission, nous les Tigres, en revanche les Bear et les Snake ont plus de boulots. Ce n'est pas bon signe."

"Et puis, lors de notre dernière mission aux égouts, nous avons échoués. Ces satanés machines étaient bien préparées. Trop bien si tu veux mon avis."

"Leilah nous a même demandé, à Ethan et moi, de réparer quelques engins "au cas où"."

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Le véritable entraînement commença et Irina se prépara mentalement à combattre comme il se doit Ana-Maria. Bien sûr, elle ne ferait rien qui risquerait de blesser la Red Tigers, mais elle ne comptait pas lui faire de cadeau. A quoi celà lui servirait-il ? Son opposante risquerait de s'endormir sur ses lauriers ett être blessée à sa prochaine sortie, si ce n'est pire. Un entraînement était le meilleur moyen d'apprendre ses points forts mais également ses points faibles. Personne n'était parfait et on a toujours quelque chose à apprendre. En ce qui concerne Ana-Maria, la russe dirait qu'elle ne s'attend pas à ce qu'un autre coup soit enchaîné à la suite d'un premier. Voilà donc un de ses premiers points faibles : la vitesse. Remplir cet objectif n'était pas impossible du moment que l'on s'entraînait régulièrement pour y parvenir. Chose dont Irina ne s'inquiétait pas. La femme qui se trouvait en face d'elle était avide d'apprendre d'où sûrement son envie de s'entraîner avec elle. Les deux combattantes aaient de quoi apprendre l'une de l'autre. Tout comme la latino iranienne devait s'entraîner sur sa vitesse -aussi bien dans ses mouvements que dans son analyse- et ses techniques de combat. Mais ces particularités là étaient les points forts des Black Snake. Les Red Tigers avaient de quoi répliquer. Leur mission n'étaient pas suicidaires, mais bien plus dangereuses que celles des Serpents. Ces derniers se faufilaient à la recherche d'informations ou des missions servant à gonfler leur stocks.

Irina obéissait aux ordres... Cependant, elle a toujours été une femme d'action. Toutes les missions étaient importantes, cependant, elle aurait aimé détruire ces machines plus souvent. Elles étaient à l'origine de la montée en puissance de sa colère et de son côté glacial. Ne pas pouvoir exprimer ces sentiments obscures aussi souvent pouvait amener à des sautes d'humeur désarmantes. Elle se rappelait tous les jours la fois où le batîment, dans lequel les soeurs Luganov s'étaient réfugiées, tomba en ruine en emportant la cadette. Enfin c'est ce à quoi elle essayait de penser afin d'éviter que le poid des remords ne l'étouffe parce qu'au lieu d'insister pour la sortir de là, l'aîné avait préféré suivre les statistiques et tuer sa soeur pour sauver sa peau. Dans ce genre de cas, il était difficile de ne pas penser au suicide, mais ce n'était pas par absence de courage, seulement parce qu'elle s'interdisait cette solution de facilité. Sa punition était de rester sur terre et de combattre jusqu'à la fin. Arrivera -t-elle jusqu'au bout de la guerre ? Verra -t-elle à nouveau la lumière du jour en tant que personne libre ? En espérant que ce jour arrive pour le savoir vite.

Irina ne manqua pas de voir où voulez en venir la Red Tiger et afin d'éviter son bras droit, la russe s'abaissa au sol et fit en sorte de faire perdre l'équilibre à son adversaire. Puis, elle se releva donnant un peu de distance au combat et posa une question à la latino iranienne sur les positions de l'ennemi. Cela faisait un moment que les Black Snake n'étaient pas sortis de leur trou à cause des deux cargo vultures près de la base. Pour l'instant, d'après ce qu'il me semblait, tout le monde semblait consigner au quartier général et seul quelques équipes étaient envoyés pour des missions importantes qui ne pouvaient attendre. Ana-Maria répondit à sa question et elle confirma ses craintes. Ainsi, ils approchaient...

- "Nous ne sortons guère plus et cette attitude m'aggace un peu. S'ils ne nous envoient pas très vite en mission, je doute pouvoir résister très longtemps avant de m'en prendre à un des notres..."

On aurait pu croire à une blague, de l'humour, mais la russe ne plaisantait pas tant que ça. D'ailleurs, elle laissa s'échapper un soupir de découragement. Elle avait les nerfs à vif, comme les autres, mais ce n'était pas grave. De temps en temps, elle pouvait être une véritable bombe à retardement et dans ces cas là, mieux valait s'en éloigner le plus vite possible. Pour l'instant, elle arrivait à canaliser tout ça grâce à ses séances d'entraînement quotidiennes. Ana-Maria repris la parole et ses paroles étonnèrent la Luganov si bien qu'elle sentit un coup dans le ventre. Mais elle ne fit pas réellement attention à ça. Elle resta de marbre et préféra poser la question qui lui trottait dans la tête.

- "Trop bien préparés ? Qu'entends-tu par là ?"

Le combat repris avec un peu plus d'acharnement jusqu'à ce que ce fut au tour de la Tiger d'être inattentive. A quoi pouvait-elle penser ? La russe frappa au niveau de l'épaule droite pour la réveiller bien que ce coup ne soit pas porté avec beaucoup de conviction. Alors qu'elle avait décidé d'être sans pitié, Irina venait de faire une fleur à Ana-Maria en ne profitant pas de son inattention. Mais un sourire traversa les lèvres de son adversaire lorsqu'elle parla d'Ethan. La russe avait déjà eu l'occasion de le croiser dans les couloirs sans pour autant lui adresser la parole. A quoi cela aurait-il servi ? Seulement, elle décida de ne pas laisser cette occasion passer. Peut être apprendrait-elle qu'il existait des hommes correctes dans cette base. Bon d'accord, elle exagérait beaucoup en généralisant, mais c'était sa manière à elle de se protéger.

- "Tu as l'air de l'apprécier."

Certes, c'était peut être une manière d'en savoir un peu plus sur cette relation, mais irina ne voulait en aucun cas forcer la Red Tiger à parler de choses dont elle ne désirait pas. C'était histoire de meubler la conversation, mais également apprendre à mieux connaître celle-ci.

"Ils savent ou nous sommes, apparement ça fait un moment qu'ils tournent, ils sont assez nombreux. Tout a été bien plannifié. On sent bien que Skynet veut exterminer une Résistance de plus."

"Il est gentil, mais ça s'arrête là. Comme avec tous. Après tout, à quoi bon aimer quand demain reste incertain ?"