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À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria]

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MessageSujet: À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria]   À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria] Icon_minitimeSam 22 Aoû - 6:54

Le silence était palpable. D’ailleurs, en prêtant le moindrement attention, on pouvait entendre les échos du silence retentir dans la pièce qui lui servait de bureau. Celui-ci, sombre, étroit, froid et austère, était donc fort peu accueillant. Pourtant, c’est à cet endroit précis que la Leader des Red Tiger avait trouvé refuge cette nuit-là. Après quelques semaines en convalescence pour sa blessure à l’abdomen, Leilah n’avait toujours pas retrouvé le moral. Cette sensation d’échec la hantait encore chaque nuit depuis que la mission avait été avortée suite à sa tentative. Peu lui importait que ces effroyables machines aient été pulvérisées quelques jours plus tard par d’autres collègues. Elle avait failli à une tâche qu’elle aurait dû accomplir. Une femme de sa trempe ne pouvait pas se permettre d’échouer. C’était une chose complètement inconcevable à ses yeux.

Leilah était donc assise là, sur cette raide chaise de bois, fixant le vide, les yeux brumeux, fatigués et soulignés par des cernes aussi creux que pouvait l’être la base de Niagara Falls dans le sol. Sur son bureau, divers documents étaient éparpillés en différentes piles désorganisées. Autant de stratégies et de tactiques dont elle n’avait plus confiance aujourd’hui. Tous les stratagèmes qu’elle avait élaboré avec soin, mais qui maintenant n’avaient plus aucun sens. Cette mission avait semé un doute chez la leader au sujet de ses compétences pour porter ce titre si lourd de responsabilités. Elle avait presque perdu les siens par sa faute et juste d’y penser était suffisant pour lui donner la nausée.

Le fantôme de Leilah, car c’est ce dont elle avait l’air, s’était donc isolé, à l’abri des regards et des confrontations qu’elle ne voulait pas affronter. Elle, la femme forte, déterminée et confiante avait soudainement fait une chute de plusieurs étages pour se retrouver acculée au coin du mur, fragile, timide et émotive. Cela n’était pas coutume, évidemment, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il était pertinent d’en parler. Jamais Mlle Mallory n’était tombée aussi bas.

La pauvre en était complètement désorientée. Depuis son départ de l’infirmerie, elle avait, peut-être inconsciemment, ignoré les membres de son équipe et même sa collègue et amie, Meredith Meyer. Elle avait évité tout contact, sortant de son bureau ou de sa chambre au moment où l’activité humaine était réduite. Elle ne mangeait plus beaucoup et avait sans doute perdu un peu de poids. Se laissait-elle dépérir de cette façon volontairement? À quoi jouait-elle? Avait-elle oublié que son équipe comptait sur elle et que cette même équipe avait besoin par-dessus tout de sa présence rassurante et de sa motivation? Sans elle, c’est toute l’équipe qui courrait à sa perte. Une équipe comme celle des Red Tiger avait indubitablement besoin d’un chef solide avec une poigne de fer, capable de motiver ses troupes quand il le fallait et qui avait confiance en ses membres.

Leilah, qui avait sans doute été ce chef il n’y a pas si longtemps, était dans une période difficile de sa vie. Se confiant jamais ou du moins très peu, il était rare que quelqu’un soit au courant d’un élément de sa vie privée. Quand elle se montrait en public, elle faisait tout pour paraître bien et normale. Cela fonctionnait-il réellement? Avait-on eu des soupçons sur son état de santé? Assurément. Elle n’allait plus pouvoir rester caché comme ça bien longtemps. Il était impossible de resté reclus bien longtemps en des lieux aussi conviviaux, pour ne pas dire restreint.

En effet, cette vie souterraine, elle l’a connaissait bien. Elle connaissait ses avantages, soit la survie de la race humaine, ce qui n’était pas peu dire, et elle connaissait aussi ses défauts, soit le manque flagrant de toute intimité et de toute vie privée (ou presque). C’était le prix à payer pour avoir une chance de survivre dans ce monde hostile. Il avait notamment fallu apprendre la collaboration, l’entraide, la compréhension et la tolérance. La vie en communauté n’était pas pour tout le monde, mais il fallait quand même s’y faire. On n’avait pas le choix.

Leilah s’était alors levé d’un seul mouvement et avait appuyé ses deux paumes sur le bord du pupitre. D’un geste rapide et violent, elle projeta sur le sol tout ce qui se trouvait sur son bureau : papiers, livres, effets personnels. Un cri de rage voulait sortir du creux de sa gorge, mais en était incapable. Leilah était prise entre colère et tristesse. Elle n’était plus capable de se voir ainsi, mais avait constamment l’impression d’être dans un cul de sac. Elle n’était pas capable d’aller chercher le secours dont elle avait terriblement besoin.

Complètement effondrée, Leilah s’accroupit au sol, contre son bureau. Tout son corps tremblotait comme si on l’avait plongé dans un bassin d’eau glacée. La tête appuyée sur ses genoux, les sanglots ne tardèrent pas à jaillir, provoquant un haussement irrégulier de ses épaules recourbées.

Leilah était au bout du rouleau. Si quelqu’un pouvait parvenir à l’entendre dans le silence perçant de la nuit, peut-être parviendrait-elle à conjurer le sort et retrouver l’estime d’elle, tapie au creux de son être. Même si elle ne le souhaitait pas, avec tout le bruit qu’elle avait provoqué, quelqu’un devait l’avoir entendu. Elle allait devoir faire face à ses démons afin que toute la base de Niagara Falls retrouve la Leilah Mallory dont elle avait besoin.



Dernière édition par Leilah Mallory le Mer 26 Aoû - 17:08, édité 2 fois
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Ana-Maria Lucarez

Ana-Maria Lucarez

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MessageSujet: Re: À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria]   À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria] Icon_minitimeSam 22 Aoû - 10:53

    Ana-Maria Lucarez ne dormait pas. Dans son dortoir, allongée sur le dos, elle fixait le sol. Tout était calme, le noir régnait en maître et seuls les respirations de ses camarades de chambré brisaient le silence : tous paraissaient dormir... Et pourtant, une seule et foutue question tournait dans sa tête dans un bruit fracassant : Qu'est-ce qui avait merdé ce soir-là ? "Ce soir-là" c'était bien entendu celui ou elle et les autres Tigers s'étaient rendus dans les égouts, celle ou Abi et Leilah avait été blessées, celle ou ils avaient échoués, eux, les redoutables Tigres Écarlates. C'était démoralisant...

    Ana-Maria était une femme d'action. Elle l'avait tellement attendue sa mission, elle l'avait tellement souhaitée. Maintenant, elle la regrettait amèrement. Alors oui : c'était quoi qui avait tout fait loupé ? A ses yeux, Leilah n'y était pour rien : elle avait une telle loyauté et une telle dévotion envers la Leader du groupe que jamais elle ne se serait permise pareil pensée. Ce n'était pas non plus les membres. Abi et Leilah étaient deux très bonnes tireuses, Abi avait aussi l'avantage d'être une cyborg. Si elles avaient donc été blessés, plusieurs autres à leurs places seraient déjà morts.

    Alors quoi ? Pour la jeune latina-iranienne, il n'y avait qu'une solution envisageable : ces foutus robots avaient eut le dessus parce qu'ils étaient bien préparés. Il était maintenant clairement évident qu'ils leur avaient tendu une embuscade. Alors, ils avaient certainement eut de la chance de ne pas avoir été tous au même endroit au même moment : ils auraient probablement été tous blessés et alors il aurait été très difficile de tous rentrer. Là, ils avaient put s'entraider : Ben portant Leilah, Ana-Maria supportant Abigail. Oui, ils avaient quand même été une belle équipe, même dans cet échec : soudés pour la vie, comme pour la mort.

    La déception d'Ana-Maria c'était peu à peu transformer en une rage de vaincre toute nouvelle, en une motivation d'acier, plus solide encore qu'auparavant. Ainsi était la jeune femme : elle n'avait, les trois quart du temps, besoin de personne pour retrouver force et courage. C'était un pilier solide à elle toute seule, si bien qu'elle pouvait soutenir des montagnes, les siennes, et celles des autres.

    En parlant de montagne, elle entendit une montagne de bruit venant de la chambre d'à côté - celle de Leilah justement - et probablement une montagne d'objet étaient brisés. La Leader des Red Tigers aurait elle, elle aussi, des difficultés à trouver le sommeil ? Ana-Maria l'avait observé récemment : elle semblait affaiblit, désintéressé, déconnectée du monde réel, comme perdu dans le néant chaotique de ses pensées... Car la jeune femme en était sûre : cette défaite lui avait été encore plus cuisante, plus coûteuse. Comment le savait elle ? Parce que sur certains points, Leilah et elle étaient les mêmes : Courage, loyauté, détermination et implication. Et c'était à cause de cette dite implication qu'Ana-Maria se serait sentit tout aussi mal si c'eût été elle aux commandes des opérations, et si c'eût été elle encore qui revenait blessée. Son amour-propre aussi en aurait prit un grand coup...

    La jeune femme comprenait donc toute la douleur qu'elle pouvait ressentir, mais aussi la chance qu'elle avait de ne pas être la Chef des Tigers, bien qu'elle en rêvait des fois : cela impliquait trop de responsabilités qu'il fallait savoir encaisser. Apparemment, même la solide Leilah avait du mal dans cette partie de l'exercice...

    Bien décidée à ne pas laisser sa Leader dans un tel désarroi, Ana-Maria se leva de son lit. Elle enfila un shorty noir et un t-shirt gris clair et se dirigea pieds nus, à pas feutrés des chats, vers la porte de sortie du dortoir. Une fois dehors, ses pieds foulèrent le sol froid et elle ne put retenir un frisson. Ceci dit, elle s'approcha tranquillement de la porte qui apparemment, était légèrement entrouverte. C'était pour cela qu'elle entendait si bien le vacarme... Toquant un coup ou deux, elle poussa la porte sans attendre la réponse d'entrer - il était évident qu'elle lui aurait dit de partir, or la jeune femme n'en avait aucunement l'intention, même si elle devait désobéir. D'ailleurs, elle n'entra pas totalement : passant d'abord sa tête par la porte entrouverte, puis la poussant du plat de sa main, elle laissa passer tout son corps mais resta sur le seuil, appuyant son bras droit contre la plainte, posant l'autre main sur sa hanche. Elle observa quelques secondes la Patronne : elle allait visiblement encore moins bien que ce qu'elle n'aurait imaginé. Jamais elle ne l'avait vu ainsi, elle espérait bien la réveiller... Brisant le silence, elle lui demanda d'une voix douce et avenante :

    "Ça va aller Leilah ?"

    Rien d'autre. Pour l'heure, elle voulait voir comment la Patronne réagirait. Si elle était fragile et désemparée ou si elle trouvait une nouvelle force pour lui dire d'aller voir ailleurs avec un ton au dessus de la moyenne. Avec le genre de femme qu'elle était, les deux options étaient tout autant envisageables l'une que l'autre. Restait à voir laquelle serait choisit par la grande brune.
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MessageSujet: Re: À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria]   À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria] Icon_minitimeMer 26 Aoû - 18:12

Douleur.

À force de pleurer comme une madeleine, Leilah avait maintenant les yeux rouges d’irritation, les pantalons détrempés et un mal de tête tout simplement horrible : probablement 8 sur l’échelle de Richter. Vous comprendrez donc pourquoi sa tête était littéralement en train d’exploser dans ses mains.

Leilah n’avait pas l’habitude de ce genre « d’expression sentimentale ». Elle n’avait pas pleuré depuis de nombreuses années... ou du moins, pas de façon aussi intense que cette nuit-là. En effet, il ne lui était pas arrivé souvent de frôler la mort de si près. Si ça n’avait été que l’échec d’une mission, elle aurait passé outre, mais là, ses jours de convalescence lui avaient permis de réfléchir. De toute façon, c’était la seule chose qu’ont lui permettait de faire après tout. Malheureusement, ce repos forcé ne l’avait pas remise sur pied, du moins, pas psychologiquement. Elle avait donc eu amplement le temps de ressasser ces événements douloureux en son esprit, comme une cassette qu’on rembobine, qu’on met en marche, qu’on écoute et qu’on rembobine encore et encore. Elle avait la ferme intention de trouver l’erreur qui s’était produite pour ne plus jamais la répéter... mais elle n’avait toujours pas trouvé réponse à ses interrogations. Ils avaient agi comme il le fallait, mais ils avaient été doublés par les machines. Étaient-elles devenues plus vigilantes, plus habiles? Elle voudrait bien que la réponse soit positive. De cette façon, elle n’aurait pas à ressentir cette culpabilité pesante qui l’empêchait d’avancer.

Cette douleur devait partir, c’était devenu presque devenu une question de survie. Le problème, c’est que Leilah n’aimait pas se confier. En fait, elle ne confiait jamais ses tracas personnels à qui que ce soit, en aucun cas. Avouer ses faiblesses, c’était les reconnaître et Leilah n’avait aucune faiblesse. Un leader ne pouvait pas avoir de faiblesses. Oui, il est vrai que Leilah était extrêmement dur envers elle-même, mais il le fallait. Si elle ne le faisait pas, personne d’autre ne le ferait. On la respectait beaucoup et c’était à elle de s’arranger pour que cela continue. Mais en ce jour, elle était dans une impasse.

Leilah releva enfin la tête, après de longues minutes recroquevillée sur elle-même à sangloter. Quelques mèches de cheveux s’étaient collées sur ses joues humides et froides qu’elle s’empressa alors d’écarter. C’est là qu’elle prit conscience du bordel dans lequel elle s’était mise. Son bureau était complètement sens dessus dessous. Il était pratiquement impossible de s’y déplacer sans piétiner quelque chose. Elle réalisa alors que ses gestes avaient largement dépassé les limites. De plus, elle avait sans doute dû alerter quelqu’un avec tout ce vacarme. Elle se sentait soudainement très idiote. Elle laissa sa tête tomber vers l’arrière jusqu’à ce qu’elle trouve appui sur son bureau. Les yeux fermés, elle essayait de faire le vide sans quoi elle ne pourrait pas faire le point sur ce qui venait de se passer. Perdue dans ses réflexions, elle n’entendit donc pas les bruits de pas s’approcher. Quand on ouvrit la porte et qu’une personne y passa la tête, elle ne s’en aperçut pas davantage. C’est seulement quand Ana-Maria ouvrit la porte complètement et qu’elle s’adressa à elle que Leilah comprit qu’elle n’était plus seule. Ça va aller Leilah ? avait-elle entendu à travers les méandres de ses pensées. Bien sûr que non pensa-t-elle alors, furieuse d’être dérangée. Leilah était habituellement directe avec les membres de son équipe, mais elle n’avait jamais manqué de respect à qui que ce soit. Ce soir-là, sa mélancolie passagère s’était transformée en colère. Une colère noire qu’elle n’arrivait pas à contrôler encore. Elle pouvait encore survivre avec ses propres reproches, mais certainement pas si on la prenait en pitié. Gardant les yeux fermés, elle répondit à la voix qu’elle avait reconnue par sa tonalité distinctive.

« Oui Ana-Maria, ça va. Tu peux aller te recoucher. Je ne voulais pas te réveiller. Oublie tout ça et va te coucher, on recommence l’entrainement dès demain. »

Elle s’était exprimée d’une voix légèrement enrouée et teintée d’amertume, mais en s’assurant tout de même que son message était clair. Au fond, elle avait sorti cette réponse parfaite sans vraiment y avoir réfléchi au préalable. Allait-elle vraiment pouvoir mener un entrainement dès demain? Elle allait bien devoir être prête, car Leilah respectait toujours ses promesses. Cependant, cette réponse n’était peut-être pas aussi convaincante qu’elle l’aurait espéré. Ana-Maria la laisserait-elle tranquille ou demeurait sceptique face à cette réponse? Leilah ne pouvait pas lui en vouloir, au fond, la leader était sans doute encore plus curieuse qu’elle...

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Ana-Maria Lucarez

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MessageSujet: Re: À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria]   À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria] Icon_minitimeMer 26 Aoû - 20:34

    La réponse de supérieure... la surprit ! Fuir n'avait jamais été dans sa trempe. Ana-Maria s'était attendue à ce qu'elle s'emporte, à ce qu'elle lui dise de s'occuper de ses affaires ou à ce qu'elle garde un mutisme glacial même ! Mais jamais elle n'aurait cru que la Leader ce serait montré... fuyante ? Oui, c'était le mot. Ana-Maria arqua un sourcil avant de les froncer. Non, ça ne ressemblait vraiment pas à la Leilah qu'elle connaissait. Et bien, la jeune femme agirait comme elle le souhaiterait ce soir, sans obéir à la jolie brune. Après tout, elles n'étaient pas sûr le terrain ou en entraînement, et aux yeux de la Tiger, les statuts tombaient un peu à plat ce soir, surtout en une telle situation, mais si les traces du respect qui y était dut ne disparaissaient pas.

    Le silence régna quelques secondes. Pas une seule d'entre elles ne dit mot. Ana-Maria réfléchissait. Elle savait que chaque mots employés par une personne dans une phrase et un contexte donnés avaient toujours un sens. Ce qui résonnait dans son esprit ? "Oublie ça". Pour elle, Leilah voulait - comme elle le faisait toujours - cacher sa blessure, rester dans l'ombre. Elle voulait qu'Ana-Maria oublie ce qu'elle venait de voir ou d'entendre. Tandis que ses yeux se posaient sur ceux rougis et sur les joues humides de sa patronne, la Tiger pensait toujours. Leilah devrait parler plus, c'était son avis. Mais la latina était presque certaine qu'elle ne le ferait pas, ou du moins pas avec elle. Elle savait qu'elles deux avaient du respect l'une envers l'autre et qu'elles étaient semblables, mais était-ce suffisant ? La jeune femme en doutait, mais elle ferait de son mieux et ne partirait pas comme ça.

    Choisissant donc - comme je vous le disais - de désobéir à sa supérieur, Ana-Maria ouvrit un peu plus grand la porte, doucement, puis la referma, toujours en gardant le silence. Elle s'adossa contre la porte et croisa les bras sur sa poitrine l'air déterminé sur son visage. Ses yeux étaient durs et annonçaient qu'elle ne bougerait pas. Elle avait prit une décision et sa supérieure devra y aller de ses mains pour la faire bouger. Le silence régna encore quelques secondes tandis que la jeune femme observait Leilah. Ana-Maria réfléchissait à comment percer sa coquille et à comment l'aider à se sentir mieux si elle n'y parvenait pas. Peut être que Leilah était un peu plus complexe qu'elle ne l'aurait imaginé. Ceci dit, elle ne baisserait pas les bras. Ne voulant pas être trop douce, pour que la Leader des Red Tigers ne se sente pas prise en pitié, elle laissa sa voix ferme s'élever, sans pourtant aucune animosité ni permission de jugement dans son timbre :

    "Cesses de mentir."

    Elle avait son regard planté dans le sien. Des yeux noirs dans des yeux noirs. Ana-Maria essayait à la fois de la secouer, de l'aider à se relever mais aussi de lui ouvrir les yeux. C'était à son avis le seul moyen pour que Leilah se sente un peu mieux. Son regard s'attarda un instant sur le désordre ambiant. Il était clair que ce foutoire en disait long sur l'état d'esprit de sa créatrice. Ana-Maria ne s'occupa pas bien longtemps du bazar, préférant de loin se reconcentrer sur la belle brune tout aussi dévastée qui se tenait face à elle. Sa voix s'éleva à nouveau, de la même façon que précédemment :

    "Aller, vides ton sac. Tu te sens coupable pour cette mission ? Tu as du mal à digérer l'échec ?"

    C'était les sentiments que Leilah ressentait, elle en avait la ferme conviction. C'était toujours ce que l'on ressentait dans ce genre de situation. Elle l'avait ressentit, elle était certaine qu'Abi, Duncan et Ben l'avaient également ressentis. Elle savait que n'importe qui - hormis l'homme le plus orgueilleux et imbus de lui même au monde peut être - aurait ressentit ce sentiment amère. Alors pourquoi pas leur dirigeante ? C'était dans la nature Humaine de se rejeter la faute. Parce qu'on a besoin de trouver une raison, un responsable aux problèmes qui nous arrive. Et en général, on ne trouve jamais meilleur responsable à blâmer que soit même. C'est plus facile que de blâmer un autre, et c'est très logique : ce sont nos erreurs que l'on regrette en premier lieu. Il paraît difficile à la plupart des gens de s'imaginer qu'un autre détient la pleine responsabilité, que la chance, le hasard, le destin, peuvent avoir eut un rôle dans la tragédie, ou que personne n'est fautif même. Et pourtant, c'est tellement logique. Il est normal pour tout Homme de se blâmer en premier, parce que le problème tourne autour de lui. Et personne ne peut échapper à ce sentiment. Leilah n'était pas une surhomme. Juste un Être Humain. Les sentiments sont toujours très semblables, nous partageons les mêmes. C'est le brillant résultat de ce que l'on appelle l'Universalité.
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MessageSujet: Re: À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria]   À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria] Icon_minitimeVen 28 Aoû - 16:28


    Tu te sens coupable pour cette mission ? Tu as du mal à digérer l'échec ?

    QUOI? Mais pour qui elle se prenait cette fille? Ce n’était pas suffisant de subir l’isolement et la culpabilité? Non, il fallait en plus qu’on vienne la narguer jusque dans son bureau! C’était le comble! Et c’était quoi cette phrase à la con tout droit sortie d’un livre de psycho bidon? Elle ne pensait quand même pas qu’elle répondrait oui? La colère de Leilah avait maintenant atteint son paroxysme.

    Décidément, la tactique d’Ana ne fonctionnait pas du tout comme prévu, pour ne pas dire qu’elle dérapait complètement. Si Leilah avait été d’humeur à la confidence, elle ne l’était plus. Elle n’allait pas se faire tirer les vers du nez d’une façon aussi grotesque. Si elle avait voulu être compatissante, l’expression corporelle d’Ana disait tout le contraire. Leilah n’avait aucunement envie de répondre sa collègue.

    Se sentait-elle coupable? Oui, sans doute, et alors? Ce n’était pas évident? Devait-elle s’agenouiller au sol devant tous ses camarades en larmoyant sa douleur pour dire à quel point elle se sentait coupable? C’était pathétique. Tout le monde le savait, elle le savait et ça allait finir par s’estomper si tout le monde arrêtait d’en parler. C’était ce qu’elle croyait du moins. Sa meilleure façon de guérir respectait un ordre bien précis : sentiment de culpabilité, évacuation et oublis. Et elle n’avait besoin de personne pour traverser ses différentes étapes, si ce n’est que tout le monde devait oublier aussi... ce qui semblait être la tâche la plus difficile.

    Leilah avait besoin d’être seule pour analyser ses sentiments et ses émotions. Elle avait besoin de calme (!) et de solitude pour faire le point. La présence d’Ana-Maria venait chambouler ses plans. Elle n’allait quand même pas avouer ses faiblesses à quelqu’un sous ses ordres! Qu’allait devenir leur équipe sinon? Elle devait donner le bon exemple. C’était son devoir. Même si elle savait que tout le monde avait ses problèmes personnels, ceux du leader de devaient pas transparaître. Leur mission pouvait s’en ressentir.

    Leilah, bouillonnant de rage, avait ouvert les yeux. Ils étaient bouffis et injectés de sang. Elle faisait vraiment peur. Elle devait absolument retrouver son calme sinon, il y aurait des blessés et elle ne le souhaitait pas. Les dents serrées, elle se leva d’un bond sans même lancer un regard vers Ana. Elle se mit de façon à être dos à elle, complètement au fond de la pièce. Elle tira la chaise de son bureau et s’y assis, toujours dos à Ana. Si elle l’avait regardé, elle n’aurait pas pu se contrôler tant sa frustration était forte. Leilah avait fait une bêtise et elle le savait maintenant. Elle n’aurait pas dû, ce soir-là, faire autant de bruit. Elle n’aurait pas dû laisser la porte entrouverte. Elle n’aurait pas dû craquer.

    Leilah se sentait oppressé dans son petit bureau aux airs lugubres. Elle glissa ses mains dans ses cheveux et appuya très fort ses paumes contre sa nuque, comme pour se replier sur elle-même. De cette façon, ses avant-bras couvraient ses oreilles. Elle espérait bien retrouver un peu de paix, un peu de silence. Elle réalisa bien vite, cependant, que toute l’agitation, tout ce bruit se trouvait dans sa tête. Elle aurait voulu fuir. Oui, fuir et courir. Courir très loin, aussi loin qu’elle le pouvait, pour échapper aux démons de sa tête.

    Tu as du mal à digérer l'échec?

    Digérer l’échec? Mais depuis quand c’était possible? Elle ne connaissait personne qui avait complètement réussi à digérer un échec aussi cuisant. C’était une chose impossible. Leilah vivrait toute sa vie avec cette mission à l’esprit, pour se rappeler ses erreurs afin de ne jamais les commettre à nouveau. Si cette petite pimbêche l’avait digéré, c’était parce qu’elle n’avait pas le commandement des Red Tiger. Ce n’était pas elle qui donnait les ordres. Ce n’était pas elle qui avait laissé ses coéquipiers se jeter dans la gueule du loup.

    Cesse de mentir. Cesse de mentir. Cesse de mentir. Cesse de mentir. Cesse de mentir.


    Leilah était maintenant assise bien droite sur sa chaise, ses bras sur les appuis-bras, la tête droite et haute, le regard plongé dans les crevasses du mur en face d’elle. Après une grande inspiration, elle se décida enfin à prendre la parole.

    « Écoutez-moi bien, Mlle Lucarez, parce que je ne le répéterai pas deux fois. Je n’accepterai pas d’autres écarts de comportement de votre part. Vous n’avez absolument aucune idée de ce que la leader des Red Tiger peut ressentir en ce moment alors je vous prierais de vous abstenir de toute supposition absurde. J’ai cependant un conseil à vous donner : ne reparlez plus jamais de cette mission et ne parlez jamais de que vous avez cru voir ou entendre ce soir. Jamais nous nous sommes parlé cette nuit. Me suis-je bien fait comprendre? »

    Ses ongles pénétraient la chair des avant-bras rembourrés de sa chaise comme un chat (ou un tigre!) qui faisait ses griffes. Elle tourna la tête de côté, pour apercevoir Ana dans son angle-mort avant qu’elle n’ait pu prendre la parole.

    « Soyez certaine que je ne plaisante pas. On se revoit demain. D’ici là, allez dormir. C’est un ordre. »

    Elle détourna la tête et continua de fixer lamentablement le mur. Ana-Maria l’écouterait-elle? C’était mieux pour elle. Leilah était particulière de mauvaise humeur, il ne fallait pas aggraver la situation. Sinon, ça ne serait pas seulement les feuilles qui voleraient dans la pièce...


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Ana-Maria Lucarez

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MessageSujet: Re: À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria]   À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria] Icon_minitimeDim 20 Sep - 22:18

    Ana-Maria n'était qu'à demi-surprise de l'explosion soudaine de sa leader. C'était prévisible... Ana-Maria savait donc très bien ce qu'elle faisait, mais elle préférait prendre les risques. La Tiger se mit à décortiquer d'une façon presque psychologique la réponse de sa patronne. Vouvoiement soudain plus parler d'elle à la troisième personne : Leilah était déstabilisée. Dénie de la situation : il y avait donc quelque chose à cacher. Et le fait de la colère soudaine et de cet enchaînement de petits signes avouaient à demi-mots que ceux de la latino-irannienne avaient piqué Leilah au vif.

    La dirigeante des Red Tigers se permit même, alors qu'elle l'avait réveillée et qu'elles n'étaient pas en faction, de lui donner l'ordre de se coucher. Croisant un peu plus ses bras, elle haussa un sourcil, presque désinvolte. Mais le respect qu'elle avait envers Leilah plaça la limite.

    "Il y a écart de comportement à poser une simple question ?"demanda Ana-Mara avec justesse.

    Leilah cherchait tellement à fuir, qu'elle invoquait toutes les bonnes excuses pour ne pas faire face. La panthère laissa les traits de son visage se radoucir. Elle décroisa ses bras et réfléchit. Elle devait peser ses mots avec soin avant de les prononcer. Elle voulait qu'ils fassent à nouveau mouche, touche la leader, sans trop la secouer cette fois, sans trop l'énerver. Quoique si elle s'énervait, au moins, elle serait obligée d'affronter le vif du problème quelque part, car Ana-Maria ne se laissera pas faire comme ça. S'avançant vers sa dirigeante, elle lui dit d'une voix douce et obstinée à la fois :

    "J'ai besoin de toi. Nous avons besoin de toi. Les sentiments que tu ressens, Ben, Duncan, Abi et moi les avons tous ressentis. C'est dur. On se sent inutile. Merdique. Mais c'est à mille lieux de la vérité. Nous avons échoué, mais nous pouvons nous relevés. Et tu le dois. Tu as trop de responsabilité sur le dos pour te permettre un tel comportement. Bien sûr tu peux toi aussi défaillir, exploser : tu n'es pas une Sur-Homme. Mais lorsque quelqu'un vient t'aider, ne rejette pas d'un revers la main tendue."

    Elle s'était penchée vers elle, arborant un regard désolé. Puis elle se recula, marchant à reculant, pour retourner place contre sa porte, les bras à nouveau croisés. Elle voulait laissé la Tigresse à sa réflexion. Elle garda le silence et regarda ses ongles : courts et légèrement rongés par endroit. Que voulez vous, depuis les temps de Resistance, Ana n'avait guère le temps de s'occuper de ses atouts féminins. Peut être un jour s'autoriserait elle une journée "réservée à sa féminité", mais encore faudra-t-il que ce soit en tant calme, que cela ne coûte rien à la base et qu'elle puisse s'y consacrer tranquillement.

    Revenant à Leilah, Ana releva les yeux vers elle. Elle était profondemment sérieuse. Elle avait laisser à la jeune femme assez de temps pour réfléchir. Tempête ou calme plat ? Ana saurait vite si la bombe Leilah allait exploser ou non. Ceci dit, avant que cet évènement n'arrive, elle voulait lui parler une dernière fois au moins :

    "Tu sais, tu es un très bon Leader. Tu es indispensable à cette base. Mais tu n'es pas infaillible et il est compréhensible que tu craques parfois. Mais cela ne doit pas t'empêcher d'en discuter avec quelqu'un. Tu nous as toujours laisser entendre que les Tigres étaient un groupe, une famille, et tu as fait en sorte que nous nous considérions comme tels, mais toi-même tu sembles t'en exclure parfois. Si tu t'immergeais plus les choses seraient, tu t'en rendrais vite compte, bien plus faciles. Le soutien et l'amitié des autres sont très bons pour se relever plus vite."

    Après quoi, la jeune métisse se tue définitivement. Il incombait désormais à Leilah de choisir quelle attitude elle arborerait face à tout cela. Ana n'avait cependant aucune peur, aucune gêne : elle avait parlé avec sincérité et avaient mit les choses à plat de son côté. La balle était dans l'autre camp.
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MessageSujet: Re: À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria]   À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria] Icon_minitimeLun 5 Oct - 0:15


    Leilah n’en revenait pas. Ana-Maria était vraiment tenace... et obstinée. Comme elle finalement. Cependant, il y avait bien une chose qui différenciait les deux jeunes femmes : Leilah était le Leader. Leilah devait diriger, conseiller et encourager son groupe. Elle devait se montrer honnête et loyale. Se montrer dur, mais pas nécessairement sans failles. Elle avait un devoir de transparence. Et sur ce plan, elle avait encore échoué. Si Ana-Maria ne devait qu’attendre les ordres et les suivre, Leilah devait déterminer les stratégies à suivre, distribuer les tâches, donner les ordres et s’assurer qu’ils étaient bien suivis. Elle devait aider son équipe pour qu’elle arrive à bon port. Et aussi, Leilah, contrairement à Ana-Maria, devait donner l’exemple. C’est d’ailleurs sur ce point que la Leader commençait sérieusement à se sentir coupable. Mlle Mallory représentait très bien l’adage « faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais. » Pourtant, ce qu’elle attend de ses coéquipiers – c'est-à-dire l’ouverture d’esprit, la communication et surtout la sincérité – sont des éléments que ces derniers sont en droit d’attendre de leur chef.

    Leilah allait devoir piler sur son orgueil si elle voulait faire une femme d’elle et régler cette situation de plus en plus lourde et inutile. Ana-Maria faisait exprès pour la faire réagir et justement, elle se devait de répondre, mais calmement. C’est ce qu’un chef doit faire. Sauf que la tâche n’était pas des plus faciles. Loin de là. Plein de choses lui passèrent par la tête quand Ana-Maria lui répondit, presque insolente, qu’il n’y avait pas de mal à poser une question. Elle avait raison, mais il y avait tout de même une façon pour s’adresser à ses supérieures et Ana-Maria avait dépassé les limites. Cependant, Leilah était-elle vraiment en mesure de lui reprocher quoi que ce soit, elle qui empilait les erreurs depuis le début de la soirée? Enfin, il était temps de jouer franc jeu, peut-être que cela calmerait enfin les esprits orageux...

    Quand sa coéquipière s’approcha d’elle, elle s’efforça d’écouter l’intégralité de son discours avant de porter un jugement. Elle n’aimait pas se faire reprocher ses erreurs de comportement, mais elle l’avait bien mérité. Si elle avait assumé dès le début l’échec de cette mission et qu’elle en avait parlé avec son équipe, elle n’aurait pas eu à endurer toute seule cette souffrance et cette culpabilité. La communication avec les autres lui aurait empêché de tomber dans cette colère presque qu’incontrôlable. Ana-Maria avait raison : il ne fallait jamais refuser l’aide d’un ami du revers de la main. « Nous avons besoin de toi »

    Leilah lâcha un énorme soupir, regardant toujours le mur devant elle alors qu’Ana-Maria retournait se poster devant la porte, comme pour s’assurer que personne ne viendrait les déranger dans ce moment critique. Perdu dans ses pensées, Ana revient à la charge une dernière fois.

    Leilah comprenait mieux maintenant la réaction d’Ana. Au fond, elle s’inquiétait pour elle et ne voulait que son prompt rétablissement. Mais elle ne voulait pas que le bien de sa Leader. Elle voulait que les Red Tiger retrouvent leurs plumes et soient de nouveau dans la course avec un chef plus en forme que jamais. Ana avait un grand cœur, elle pensait aux autres, bien avant de penser à elle. Leilah appréciait beaucoup cette qualité chez sa coéquipière. Maintenant, il était tant de lui dire. Après avoir respiré un bon coup, Leilah se retourna enfin pour faire face à son interlocutrice. C’était beaucoup mieux ainsi.

    « Bon, écoute Ana. Ça te va si je t’appelle Ana? Donc vois-tu, je crois que tu as raison sur plusieurs points et que j’ai eu tord sur plusieurs autres. Je n’ai pas été très honnête envers toi et je m’en excuse très sincèrement. En même temps, je vois que tu me comprends et j’ose espérer que tu sauras pardonner... mes erreurs de comportement... »

    Sur ces derniers mots, la Leader ne pu retenir un léger sourire en coin avant de poursuivre.

    « Je crois que ton attitude était appropriée compte tenu des circonstances. Je pense avoir saisi l’essentiel de ton message. Je te remercie d’être venu à ma rescousse cette nuit. »

    Elle se redressa de sur sa chaise en faisant grincer le dossier.

    « J’aurais vraiment dû partager avec toi et tous les autres ce que j’ai ressenti suite à cette mission. J’aurais dû vous confier mes sentiments. Nous aurions alors pu nous entraider et finalement, devenir un groupe plus solide et plus fort. J’ai été aveuglée par l’accident, je n’ai pas réagi comme il le fallait. Surmonter cet échec a été plus difficile que je ne le croyais. J’ai tellement eu peur... peur... peur de tous vous perdre. J’étais tellement désespérée que je croyais que mes blessures étaient une punition pour ne pas vous avoir protégé comme il le fallait. »

    La gorge serrée et les yeux humides, Leilah fit une pause avant de se lever pour aller rejoindre Ana-Maria qui était toujours debout devant la porte, attentive. Reprenant son sang-froid, elle mit une main sur l’épaule d’Ana-Maria :

    « Merci pour tout le réconfort que tu m’as apporté en faisant disparaître toutes mes inquiétudes. Tu es quelqu’un de très bien Ana et je ne sais vraiment pas comment je pourrais te rendre la pareille. Merci du fond du cœur. »

    Elle se recula de quelques pas et regarda sa collègue droit dans les yeux, un sourire timide aux lèvres et le cœur plus léger. Ses idées noires étant parties, elle était à nouveau capable de faire confiance à celle qui lui venait en aide.




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Ana-Maria Lucarez

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MessageSujet: Re: À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria]   À l'interieur de ses veines ne coulait plus qu'un flot de solitude [Ana-Maria] Icon_minitimeSam 21 Nov - 12:37

    Les premiers langages corporels de Leilah montraient que celle-ci était irrité, agacé. Ana-Maria pouvait bien comprendre que son orgueil en prenait un coup et que tous ces mots étaient durs à entendre mais, en tant que co-équipière et amie elle se devait d'aller jusqu'au bout - et elle le fit. Après tout, une personne est-elle vôtre amie, si elle ne fait que vous caresser dans le sens du poil sans jamais vous indiquer vos erreurs ? Non, ça c'est le rôle des parias, qui aimeraient vous atteindre par des flatteries, ou pour s'attirer vos bonnes grâces ou pour vous tromper par la suite. Un ami, L'ami, a le devoir de remettre dans le droit chemin celui qui est dans l'erreur ou le doute. Ana-Maria appréciait Leilah en toute sincérité et c'est pourquoi aujourd'hui elle n'hésitait pas à désobéir, quoiqu'il lui en coûte, afin de lui apporter tout son soutien, même si c'est une forme de soutien différente de ce qu'elle laisse entendre.

    La leader des Red Tigers sembla tout d'un coup plus réceptive. Lui faisant face, elle lui répondit avec plus de compréhension et d'ouverture d'esprit qu'auparavant. Ana retrouvait enfin sa dirigeante et elle s'en sentait déjà apaisée. L'Irano-porto-ricaine ne dit pas un mot, n'interrompit pas la jeune femme, écoutant avec respect ses paroles. Soudainement, Leilah afficha un trouble qu'Ana-Maria ne lui avait jamais connu. Son empathie la poussa à ressentir une profonde compassion, mais également une grande reconnaissance. Il était bon de voir que l'on avait réussit à faire le bien. Parfois, on ne tire pas le bonheur des évènements positifs de notre vie, mais de ceux que l'on apporte aux autres : la conscience du bonheur que l'on offre suffit à apporter à notre propre bonheur. La jeune femme ne put alors que contempler son leader : regards échangés, tensions envolées.

    Le trouble de Leilah disparut lui aussi bien vite, pour laisser place à un sang-froid et une droiture qui lui étaient propres et qu'Ana-Maria reconnaissait bien là. Lorsque la main de son aînée se posa sur son épaule, un élan de fierté envahit son coeur. La reconnaissance d'un être cher suffit parfois aussi à un petit bout de bonheur, pourtant si bon, comme une bouffée d'air frais offert à celui qui suffoque. Posant sa main sur celle de Leilah, la métisse ne put qu'ajouter avec sagesse :

    "Dans mon pays d'Iran, nous avons une maxime qui dit : "La force de l'eau vient de la source". Les Tigers sont cette eau, mais tu en es la source. Tu es celle qui nous donne foi et courage dans les pires instants, celle qui est l'élan de nos actes, l'origine d'une force commune et unie que rien ne pourra anéantir. Et c'est pour cette unique raison, Leilah, mon amie, que tu ne me dois rien."

    Sur ces justes paroles, Ana-Maria ne put qu'adresser un sourire sincère à son Leader. Elle savait déjà que, tous ce soir, iraient se rendormir le coeur plus léger. Elle savait également que cette discussion n'apporterait que du bon à l'équipe et que tous resteraient soudés. Les Red Tigers étaient nombreux, mais Ana-Maria se sentait vraiment bien au sein de ce groupe lorsqu'elle faisait équipe avec Leilah, Benjamin, Duncan et Abi. C'était comme une petite famille et eux cinq semblaient indestructibles. Alors oui, leur dernière mission leur avait prouvé qu'ils ne l'étaient pas par le physique, mais il l'était d'esprit et de coeur. Et ça, la robotique de Skynet ne pourrait jamais le leur arracher.

    "Je suis heureuse d'avoir put t'aider et de savoir que tu vas un peu mieux. Et ça, je le pense en tant qu'amie, pas en tant que subordonnée dévouée. Plus qu'une équipe, nous sommes une famille."

    Ana-Maria désormais, ne savait si elle devait continuer de parler un peu avec Leilah, même si ce n'était que de tout et de rien, ou prendre congé, afin de la laisser se reposer un peu. Pour cela, elle préférait attendre gestes et paroles de sa supérieure, auxquels elle obéirait cette fois-ci.
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