Depuis le début de la semaine, la nouvelle attraction du Musée royal d’Écosse est une cloche ! Découverte dans les Orcades en juillet dernier, elle et ses consœurs ont été offertes au musée par Archéopolis, la célèbre fondation internationale créée en 1923. A l’occasion de la présentation des nouvelles acquisitions du musée, nous avons pu rencontrer Nigel Attenborough, l’actuel président de la fondation. Entretien.

Les cloches de Stronsay constituent une nouvelle réussite pour Archéopolis.
Effectivement. Notre équipe a une fois de plus résolu un mystère.

Justement, pouvez-nous nous raconter la légende de ces cloches ?
Leur histoire remonte à la Réforme protestante au XVIe siècle. Des ordonnances royales exigeaient la destruction immédiate de tout objet de superstition de l’Église. Malgré l’éloignement de l’île par rapport au reste de l’Écosse, toutes les cloches furent retirées des paroisses et « noyées » dans la mer du Nord. La légende racontait que, lors de tempêtes, on pouvait entendre les cloches tinter.

C’est de cette manière que vous les avez retrouvées ?
Cela aurait été plus facile ! (Rires). Mais non, ce sont les manuscrits des prêtres qui nous ont permis de savoir où avaient été « noyées » les cloches. Du moins, c’est que nous pensions tout d’abord, car nous nous basons toujours sur les légendes. Mais il se trouvait que les cloches n’étaient pas dans la mer. C’est en approfondissant les recherches que nous avons découvert une sorte de crique souterraine au milieu de l’île. C’est elle qui abritait les cloches, ainsi que nombre d’autres richesses religieuses que les prêtres avaient décidés de préserver. A cette époque, la foi était plus forte que les édits royaux.

Depuis la création de la fondation, Archéopolis est devenu un acteur important sur la scène historique et archéologique. Comment se déroulent vos « missions » ?
Comme je vous l’ai dit, nous commençons toujours nos recherches sur la connaissance des légendes. Parfois, cela relève du pur hasard mais globalement, ce sont de vieilles histoires ou même la littérature qui nous amène à mettre en place une mission archéologique.

Et votre équipe ?
Nous n’en avons pas qu’une. Comme notre champ d’action englobe toute la planète, nous rassemblons de nombreuses équipes que nous envoyons sur le terrain. Celles-ci sont constituées de bénévoles, en quelque sorte car c’est l’argent des acquisitions par les musées ou les collectionneurs qui nous permet de rémunérer nos équipes. Ainsi, il y a des archéologues, mais aussi des étudiants, des linguistes, des journalistes et des romanciers, parfois. Toute aide est la bienvenue.

Rencontrent-elles des difficultés une fois sur le terrain ?
Bien sûr. L’archéologie est une grande aventure. Evidemment, nous sommes loin d’être des Indiana Jones mais les sites archéologiques recèlent parfois des dangers insoupçonnés. Mais généralement, les difficultés viennent des trafiquants d’art, des chasseurs de reliques ou bien des autorités locales.

On dit aussi que la famille Von Bergen est votre plus grande « rivale ».
Nous avons des divergences de point de vue, effectivement.

Vous savez déjà quelle sera votre prochain chantier ?
Nous avons une équipe en Grèce actuellement et un musée qui nous a demandé de nous rendre en Inde la semaine prochaine. Mais je ne peux pas vous dire de quoi il s’agit, si c’est le sens de votre question.

Shane McDouglas.