Le quart de repos allait se terminer sous peu, à peu près vingt minutes, mais qu'importe, Faolàn était déjà aux entrepôts, son sac ouvert, le matériel déroulé devant, compté, et entrain d'être vérifié pour la deuxième fois. A le voir, il ressemblait plus à une marionnette ou un robot, les gestes répétitifs, le visage fermé et l'œil concentré sur son travail. Faolàn se doutait qu'il ne serait pas le seul à venir plus tôt pour la garde, et serait bientôt rejoint par Olcàn... Quoi que, si il était occupé avec Jen, il se pourrait qu'il arrive juste à l'heure. Souriant en coin à cette pensée de son compère arrivant débraillé, en hâte pile dans les temps, il termina son inspection par les jumelles. Tout était prêt et il commença le paquetage définitif. Ce n'était pas grand chose. Une paires de jumelles, un viseur, le couteau habituel, son carnet de repère de distances de la région, une mine noire, la radio et la tenue héritée. ficelant son filet sur le sac, il s'arrêta un instant, repensant au poste qu'il allait occuper avec son tireur. L'immeuble n'était pas très haut, une sizaine d'étages d'anciens bureaux quelconques, avec à coté un bâtiment plus petit de deux étages. L'avantage de ce poste était sa disposition: il n'était pas très haut, de sorte qu'il ne ressortait pas spécialement des cimes de métal, mais surtout, il avait une porte de sortie vers un autre couvert, fait non négligeable lorsque on monte un plan d'observation.
- Terminé pour c'ui-ci, lâcha-t-il à voix haute pour lui même tapant le sac, se tournant vers la caisse de son partenaire.

L'ouvrant, il observa une seconde le Barret M82 d'Olcàn avec un sourire.
- Coucou Caileag.
Ah pour ça, il lui avait choisit un beau nom et tout aussi simpliste: Caileag "la demoiselle" en gaélique. La finesse du fusil, mais le bruit et l'impact qu'elle mettait dans la cible était tout ce que les deux aimaient chez les femmes: belles mais farouches au caractère trempé et qui sait exploser. Il prit la bête dans ses mains et nota qu'elle était toute propre, prête à parler de sa fine bouche ce grand bruit qui demande le silence. Olcàn savait bel et bien s'occuper des femmes cette attention à son fusil amusa légèrement, comme à son habitude, Faolàn. Dépliant le bi-pieds et l'installant sur la table, il se pencha à côté de la caisse, pour ramasser le sac d'Olcàn. Il déballa l'entier des affaires méticuleusement, retenant la place de chacun comme ils l'étaient à l'origine. Ensuite, il se tourna vers Caileag. En y repensant, la trimballer comme ça jusqu'au poste d'observation n'était pas des meilleures solutions. Prenant la housse du fusil, il enveloppa avec mille précautions ce dernier, Olcàn n'aimant pas du tout qu'on touche à son fusil.
A peine le fusil mis dans son cocon, et il ne l'avait pas encore enfermé qu'il entendit un sifflement bien connu, l'hymne de la maison si mal sifflée, ce ne pouvait être que son compère qu'il hêla

- Olcàn, espèce d'écorcheur! T'es presque en retard! T's'rais pas trop occupé à cajoler ma maîtresse, rit-il, fermant la mousse? J'espère que tu vas m'rester éveillé et pas t'endormir comme un bébé!
Titiller Olcàn avant même de le voir était surement un petit bonus que seul Fao' avait, dû au temps passé ensemble. Il ne le faisait pas tout le temps, car malgré tout, un irlandais au réveil n'est jamais vraiment de bonne humeur n'est-ce pas?