Benjamin est né le quatre avril 1989, au moment qu'avait choisi la foudre pour faire parler d'elle. Heureusement pour lui, il n'eut pas à craindre la tempête qui faisait rage dehors, car la ville d'Anchorage était la plus grande de l'État d'Alaska, elle était donc pourvu de toutes les modernisations nécessaires à la vie d'aujourd'hui. Son père n'était pas là lorsqu'il sortit sans soucis du ventre de sa mère, ce n'était pas une question d'abandon, oh ça non. Son paternel était tout simplement entrain de mourir de froid au fond d'une crevasse, dans les débris de sa voiture, alors qu'il se rendait à l'hôpital pour assister à l'accouchement de sa femme.
La mère de Benjamin l'appris le lendemain matin, quand la tempête eut cessée que le corps de son mari défunt fut retrouvé, enseveli à moitié sous un énorme tas de roche et de métal froid. Elle n'entama pas de dépression, comme c'était souvent le cas quand la personne qui vous est le plus cher meure. Elle devait penser en tout premier lieu à son petit chéri. Barbara Snider reprit donc son travail de restauratrice le plus rapidement possible pour couvrir sur les futurs dépenses de la petite famille.
Benjamin travaillait bien à l'école, il faisait de son mieux pour avoir des bonnes notes et cela se voyait. C'est pendant une conférence sur l'armée, et plus particulièrement les Marines (Notre jeune homme était alors tout près de rentrer au lycée) que Benjamin fut frappé d'une adoration pour le secteur militaire. Il arrêta donc ses études (lorsqu'il atteignit l'âge symbolique de 18 ans) et prit, avec la bénédiction de sa mère, un billet d'avion pour New York (Pourquoi N-Y? Il ne voulait pas s'engager dans son vieil État froid et mystique qu'est l'Alaska. Son idée était que New-York étant l'une des plus grande ville des États-Unis, ses caractéristiques n'en seraient que décuplées. Ne me demandez pas pourquoi, c'est la jeunesse voilà tout...).
Arrivé là-bas, il alla directement vers les bureaux des Marines. Après quelques tests, il fut envoyé en tant que soldat dans un camp d'entrainement des Marines (dans une zone quelque peu désertique). Son unité était la 67ème, la plus belle selon lui (enfin au début, il est un peu difficile d'apprécier son unité, surtout quand on démarre en se faisant bizuter). Il apprit donc à connaitre tout les hommes qui la composait.
C'est peu de temps après qu'il rencontra la femme de sa vie, elle s'appelait Haylie et était à la fac' pour poursuivre des études en droit supérieur. Les deux tourtereaux n'avaient pas beaucoup de temps à passer ensemble mais ils s'aimaient quand même et se voyaient dès que l'occasion se présentait.
Tout en accomplissant dignement son entrainement au sein des Marines, il poursuivait (suite à un remarquable coup d'œil d'un gradé qui passait par là) un programme d'étude de la stratégie et de la tactique.
Les années passaient, et il atteignit rapidement le grade de sergent chef (avant même tout conflit). Ses connaissances de la tactique était déjà très solides, son corps aussi avait changé, il était loin du gringalet du collège, qui se battait en sachant qu'il avait déjà perdu d'avance (notez bien le fait qu'il ne faiblit pas devant l'adversité), c'était maintenant un solide garçon, bien bâti et allant sur ses 25 ans.
Un an plus tard, les trois quarts du camp furent envoyés (avec un bon million d'autres soldats Américains) au Moyen Orient, pour régler un problème de bombe A. Il était heureux et en même temps très malheureux de partir en laissant derrière lui sa femme, ainsi qu'un ventre tout rond, son futur petit gosse.
Benjamin se fit très vite remarquer sur le champ de bataille par ses supérieurs pour ses qualités de stratège, il passa donc de grade avec une facilité déconcertante.
Il se passa deux ans, pendant lesquels il retourna chez lui un mois entier, pour retrouver sa femme et sa petite fille, qu'ils avaient décidés d'appeler Allyson. Malheureusement pour lui, c'est à son retour au Moyen Orient qu'il apprit que sa petite famille avait succombé à une épidémie de grippe (voyez vous, sa femme était extrêmement fragile depuis quelques mois, et les petits enfants supportent mal les maladies comme celles-ci).
Il sombra dans une période noire ou il ruminait sans cesse ses pensées, bien que de l'extérieur, tout le monde voyait un homme plein de détermination et de talent, sans l'ombre d'un point noir. Benjamin cachait (et cache toujours) son mal être et la perte énorme de sa famille, il chercha tant bien que mal à oublier cette période, mais son sommeil lui laissait désormais un douloureux souvenir.
Peu de temps avant la Guerre Mondiale, Benjamin entendit parler de Skynet. Même de l'autre côté du monde, il apprenait ce dont était capable cette... machine. Notre homme était un peu septique concernant ce mode de défense (et d'attaque) mais il ne fit jamais de commentaire là dessus (même si son esprit irascible et plein de sarcasmes commençait à se faire connaitre dans tout le camp.
Dans la même période, il fut nommé Major. Ce fut grâce à un exceptionnel retournement de situation qu'il avait pu amorcer dans un petit village, alors que l'unité qu'il dirigeait était trois fois inférieure à celle des adversaires, et qu'il sortit de cette escarmouche sans avoir de mort dans ses rangs.

Benjamin Snider était en pleine mission de sauvetage lorsque Skynet envoya ses missiles. Les bombes firent taire à jamais la plupart des hommes présents au Moyen-Orient. Peu survécurent, comme notre homme et une petite partie de son équipe, qu'il avait réussi à garder près de lui malgré le chaos de fin du monde qui régnait pendant le bombardement.
Ils fuyèrent tout de même, sans chercher à retrouver une trace de leurs supérieurs, en sachant pertinemment qu'il n'y en avait plus dans le secteur. La radio marchait encore un peu, et ils apprirent dans les semaines qui suivirent que l'Europe avait été touché lui aussi, et ensuite l'Asie et l'Afrique. Le monde était en feu, à cause de son pays. Son pays qui avait crée sans l'ombre d'un doute une monstruosité technologique qui tuait tout ce qui se trouvait sur son chemin.
Après l'attaque venu du ciel vint l'attaque des machines proprement dites. Les robots envahirent le monde, ne laissant que des prisonniers ou des cadavres. Peu leur importaient. Benjamin aurait préféré mourir en se battant, mais c'est dans la nuit que les machines l'attaquèrent lui et les autres survivants. Il fut alors envoyé dans un camp de travail, ou il ne revit plus jamais le reste de ses hommes, qu'il chérissait au plus haut point, c'était sa seconde famille, et on la lui enlevait, comme la première. Peu de gens auraient gardés la tête froide après de telle pertes et un tel chaos, sauf lui.
Il ne parlait pas le moindre mot d'Arabe, et il se débrouilla pour faire comprendre aux machines qu'il fallait l'envoyer dans son pays. Elles le firent.

Un peu de chance et il était dans un camp de travail américain. Tout en travaillant, il observait les moindres mouvements des machines, la moindre faille pouvait lui être utile, et les robots étaient très très intelligents. Heureusement, il pouvait compter sur ses camarades de "travail" qui se réunirent autour de lui pour planifier une évasion qu'ils espéraient voir réussir.
Réussir, ou mourir, c'était un choix difficile pour lui, qui détestait que des hommes perdent la vie dans l'entreprise qu'il lançait. Mais il n'était pas question de reculer, car rester sous le joug des machines n'était pas une bonne solution, loin de là.
Ce fut pendant une nuit froide que cela se passa. Les robots avaient laissés une faille sans s'en rendre compte, et Benjamin avait réagi rapidement en formant un petit groupe qui l'aiderait à agrandir la brèche (physiquement j'entends...). Silencieusement, il fit libérer une centaine de ses compagnons d'infortune, en les lâchant dans la brume glaciale, en évitant de se soucier de leur sort prochain. Il passa ensuite la limite avec ses compagnons, mais leurs ennemis venaient de comprendre que quelque chose n'allait pas.
La bataille fut rude et intense, il n'était pas question de rester à la limite du camp en cherchant à exterminer leurs adversaires, seul comptait la fuite, tout en évitant les assauts. La plupart réussirent à s'en sortir grâce à la chance. Benjamin eut de la chance lui aussi, même si les os de ses bras se brisèrent littéralement de toute part lorsqu'un robot de taille humaine le propulsa à travers la forêt.
Les machines ne lâchèrent pas prises facilement, mais les évadés ne restaient pas en groupe, sur ordre de Benjamin, pour éviter une localisation trop facile.
Pendant deux semaines, il marcha pratiquement seul vers le nord, pratiquement car une jeune femme le suivait. Bien sur, il faisait tout pour l'ignorer, car la solitude lui pesait moins désormais que d'être à côté de personnes attachantes, qu'il verrait surement mourir... Elle le soignait chaque nuit, pendant qu'il faisait mine de dormir. De son côté, il laissait à son intention de la nourriture, sachant pertinemment qu'elle aurait du mal à en trouver (il connaissait mieux que quiconque les méthodes de survie en milieu hostile).
Il faiblissait quand même, malgré les soins apportés par la jeune femme, et il s'effondra sur le seuil d'une ville dévastée. Niagara Falls.
L'aide de la fille lui fut encore une fois très précieux, elle remarqua que des survivants avaient érigés une sorte de ville souterraine (tout du moins une base de la résistance comme il l'apprendrait ensuite), et elle alla quémander leur aide pour secourir son sauveur (paradoxal non?).
Il se réveilla dans une salle aux murs tâchés de suie, près d'un électrocardiogramme. Un médecin vint l'ausculter tout en lui apprenant qu'il se trouvait dans une base de la résistance, et que ses bras ne pourraient plus fonctionner, sauf opération. L'opération en question devait lui implanter des prothèses à la place de ses bras inutilisables, Benjamin accepta de suite, en se souciant guère de la rééducation très difficile, pour lui, l'objectif était de continuer à se battre, de faire taire Skynet et ses sbires.
Les semaines passèrent, ou il apprit beaucoup plus rapidement que les autres à utiliser ses prothèses.
Il postula peu après au sein des Red Tigers, ou il fut accepté d'emblée. Il apprit qu'une femme siégeait à la tête de l'unité. Cela le fit beaucoup rire au début (les restes de la guerre, ou les femmes étaient très peu représentés), mais maintenant, c'est une autre histoire...